Ce soir je n'ai pas envie de vous envoyer un poème ni un pastel - problème technique à ce sujet; j'attends les conseils d'un jeune spécialiste en la matière - mais de vous parler de la naissance d'un poème car c'est ce que j'ai fait aujourd'hui. Deux poèmes parlant de l'amour encore une fois, évidemment!! sont né aujourd'hui. C'est ainsi que cela se passe souvent - deux ou trois d'un coup puis après plus rien durant une semaine, par exemple.
Tout d'un coup je sens une pressions à l'intérieur, au niveau du coeur. C'est comme si quelque chose voulait, devait sortir et je prends un cahier et commence à jeter des mots sur le papier. Cela prend forme presque de soi. Les mots s'enchaînent, s'entraînent tout seul; les rimes se font comme par enchantement et elles aussi m'entraînent. Ca coule tout seul presque. Parfois je reste crochée sur un vers et ça bloque; alors je n'insiste pas mais pose le papier pour le reprendre dans une heure, le soir, le matin, oui surtout le matin au petit déjeuner ou avant d'aller au lit; mais je pose le papier et le reprend à tête rposée mais je n'ai pas de paix jusqu'à ce que je sente en moi que, voilà, c'est bon, c'est fini! Je tappe l'ébauche du poème dans l'ordinateur et là encore des vers s'ajoutent tout seul, je suis emportée par les rimes, les mots; Je corrige, je change, je rajoute ou supprime et puis j'imprime à nouveau et je repose afin de revoir plus tard. Ceci peut se faire une seule fois ou alors 5 à dix fois même mais je ne trouve pas la paix jusqu'au signal intérieur qui dit "c'est fini". Souvent, selon le style du poème, je les lis à voix basse pour voir si leur musique coule car ils ont une musique qui leur est propre, surtout ceux du style que j'utilise pour les poèmes sensuels ou ceux d'une légéreté amusante comme un poème intitulé ZIP, ZIP qui parle de la fermeture éclair. Je vous l'enverrai un jour, si j'en ai envie et que vous êtes sages....
Oui, les poèmes ont un style propre qui dépend du sujet souvent, des images utilisées, du rythme que je veux leur donner qui à lui tout seul est une image, peut communiquer une image et je l'utilise à ce but consciemment.
J'adore aussi jouer avec les mots, leurs divers sens, leur semblables comme tendre, détendre, reprendre, méprendre....
Parfois c'est une petite idée, une expérience, un mot durant une discussion qui déclenche le poème. D'autres fois, le poème sert d'exutoire; il est une libération, il m'enlève un poids, il régénère, il est une façon de résoudre de grandes questions, de m'y retrouver, de faire un pas en avant car une fois que c'est couché sur papier, je n'ai plus le droit de revenir dessus et de ressasser, par exemple.
Si le poème commence par une idée plus précise, concrète, c'est un peu plus compliqué car il faut trouver les images pour l'exprimer et être sûr d'avoir dit tout ce que je veux exprimer. Les images sont là, quant à moi, pour illustrer le propos qui ne peut se dire en mots; par exemple comment exprimer l'amour... ou la colère; il faut utiliser des images et il faut qu'elle soient justes et compréhensibles non seulement pour moi, mais pour tous. Je tiens à ce que mes poèmes se comprennent et j'aime utiliser des images de notre temps, souvent du moins. Mais, à nouveau, cela dépend du sujet abordé. Le procédé après est le même que pour les poèmes qui sortent comme ça, tout seuls.
La ponctuation est un petit problème à résoudre selon le thème et le style du poème.
Je ne peux pas me cantonner dans un style, comme le sonnet ou les alexandrins. J'ai besoin de rester libre. En outre, j'aime bien utilitser à l'occasion des onomatopées et parfois des mots anglais connus de tous.
Et une fois que le poème est terminé je l'oublie presque. Il est écrit et il vivra sa propre vie, plaira ou pas. En tous les cas, j'ai beaucoup de plaisir à les écrire et ce n'est aucunement un travail imposé. Je ne m'assied pas devant la page blanche à une heure fixe pour "pondre un poème"! Non, ce serait terrible. Et pour le livre c'est la même chose; j'écris quand je le sens, quand j'en ai envie durant le temps à disposition.
